BLOG.
Table ronde sur les lois mémorielles.
L'observatoire du communautarisme propose en écoute sur son site l'enregistrement d'une table ronde qui s'intitule « les lois de mémoire : contestations, justifications. Arguments pour un débat de fond »

Présentation des enjeux :

On est passé en quelques années d'une demande de mémoire qui semblait légitime, à un devoir de mémoire quelque peu étouffant, et rapidement aux craintes devant les effets pervers d'une judiciarisation qui priverait de "la liberté de débattre".

Il y a eu un déclencheur : l'article 4 de la loi du 23 février 2005, qui a suscité une vive protestation. Certains ont alors dit : "pourquoi contester cette loi sur la colonisation, et non pas la loi Taubira, qui a servi de modèle ?" Puis, le débat s'amplifiant, il y a eu des pétitions pour demander l'abrogation de toutes les lois portant sur la mémoire ; en remontant jusqu'à la loi Gayssot.
Le problème n'est pas simple et ne saurait se résoudre dans un affrontement binaire ; ses enjeux civiques sont importants. C'est pourquoi il vaut la peine de confronter des arguments, plutôt que des positions tranchées, et nous efforcer de remonter jusqu'aux problèmes de fond. Par exemple : la place et les formes de la mémoire, les difficultés que nous posent les commémorations négatives, les dispositifs mémoriels, l'efficacité des lois, leurs effets pervers...
Avec nous, pour pousser cette discussion, des historiens, des membres d'associations qui ont développé des argumentaires précis. Nous profiterons également du passage à Paris ce jour-là de Bogumil Jewsiewicki, spécialiste canadien des questions de mémoire dans une perspective comparatiste, à qui nous confierons la tâche de nous empêcher de rester enfermés dans "l'exceptionnalisme français".
Suite...

Pour des compléments sur ces sujets, la luette vous invite à écouter deux reportages sur son site:
1-l'esclavage, toute une histoire.
2-C.O.D.A.C

Reponse du berger à la bergère.
Le rezo.net a publié un article du journal Le Monde datant du 17/04/06. Cet article est signé par l'incontournable juge suprême en Islamophobie(1), Vincent Geisser. Le sociologue s'en prend au livre de Caroline Fourest "la tentative obscurantiste" et s'indigne que le choix du jury du livre de l'assemblée nationale se soit porté sur l'ouvrage de la journaliste et militante féministe. Pas assez scientifique, jugent-ils du haut de leur statut de sociologue fonctionnarisé.

L'article de Mr Geisser ne prend bien évidemment pas la peine de revenir sur les thèses developpées dans le livre incriminé. Si les éminents scientifiques nous avaient éclairé de leurs lumières, ils auraient dû formuler un contre argumentaire à ceux que leur oppose Caroline Fourest dans son livre. Car ce qui gène Vincent et ses amis, c'est que la tentation obscurantiste rend hommage de façon très critique aux positions et aux travaux(2) du dit Geisser... nos sociologues auraient-ils peur de se voir traiter de petit rancuniers ? N'ont- ils rien d'autres à écrire dans les colonnes du célèbre quotidien, que leur mesquin règlement de compte.

Non content de bénéficier de la complaisance du journal Le Monde, Vincent Geisser profite du manichéisme outrancier du rezo.net . Comme à son habitude le portail alternatif de gauche n'a pas cru bon de publier l'article du philosophe Michael Smadja, en réponse à la diatribe du sociologue rancunié et un peu émoussé. La luette constate que le zero.net n'est qu'un media de propagande de plus ... Pourtant, l'agrégateur de contenants sans contenus, est d'habitude plus prudent à l'égard des informations qui émanent du Journal de Jean Marie Colombanie. Pour rezo.net, Le Monde est un bon journal quand il respecte la ligne idéologique du portail des copains, mais devient un torchon livré aux intérêts du grand capital quand il s'en écarte... curieuse critique des média... Exemple de l'hémiplégie dont souffre Le Rezo: quelques jours après avoir publié l'attaque contre le livre de Caroline Fourest, le portail des copains offre à la lecture de ces fidèles lecteurs un article d'acrimed, qui porte sur une critique publiée dans les colonnes du journal Le Monde à propos du livre d'Eric Hazan "LQR, La propagande du quotidien". Situation identique à celle décrite plus haut, il s'agit aussi d'une critique littéraire négative, mais cette fois, c'est contre un ouvrage dont l'auteur est un copain du Rezo, et qui présente le profil type de celui qui adhère à l'idéologie du Portail alternatif... alors évidemment, ce jour là et sur ce cas précis, Le Monde devient un journal de mécréants.
La luette a les oreilles grandes ouvertes aux jéremiades des rebellocrates, qui lui objecterons sans doute que "le rezo est courageusement subjectif , qu'il l'assume et qu' il ne se cache pas derrière une pseudo objectivité." Mais pour l'indécrottable luette, le subjectivisme exacerbé est souvent le symptome d'une maladie contagieuse: la malhonnêteté intellectuelle, qui est autant dommageable à la santé mentale que la fausse objectivité des média dominants et tant décriés.

Comme la luette est bonne fille, elle vous propose donc la lecture de l'article de Michael Smadja, publié par le site internet de la revue Prochoix, dont Caroline Fourest est l'une des fondatrices. On est jamais si bien servi que par soi-même. "Du bon usage du pamphlet (par Michael Smadja)"


1- Voir article de l'observatoire du communautarisme sur le livre de V.Geisser "La nouvelle Islamophobie" .
2-Pour comprendre les critiques de Caroline Fourest à l'encontre de Vincent Geisser, le site Prochoix propose l'histoire du mot islamophobie, ainsi que l'utilisation trés politique qu'en fait Vincent Geisser